L’association et le Tiers lieu

“La santé mentale des parents aidants, c’est un sujet qu’on aborde peu. Alors oui, je vois qu’on nous conseille beaucoup d’outils, de techniques, de pratiques, etc. Mais en fait, souvent, on est dévasté à l’intérieur.”

Aujourd’hui cheffe de projet au sein du tiers-lieu, j’ai l’immense honneur d’avoir pu faire partie de l’aventure de la création de cet espace innovant depuis les débuts en 2024, avec Khadidja, désormais paire aidante familiale.
Au sein de l’association, la gestion administrative, comptable, RH, l’organisation des activités, le suivi des partenariats, c’est moi ! Souvent plus présente derrière mon ordinateur ou mon téléphone que dans la salle d’activités, je n’en reste pas moins toujours avide de pouvoir rencontrer les adhérent.e.s, entendre vos besoins, me nourrir de vos parcours et m’émerveiller de vos compétences.
Parentraide est aujourd’hui le lieu dont je rêvais il y a quelques années, débordée par les difficultés de mes enfants au quotidien, engluée dans les parcours diagnostic à rallonge, épuisée par les nuits de doutes et d’insomnies, et surchargée dans la gestion des RDV quotidiens pour mes enfants.
Même si mes missions au sein du tiers-lieu sont un peu différentes de celles de mes collègues, je suis donc bien moi aussi maman d’enfants en situation de handicap, et je suis honorée de travailler chaque jour aux côtés de ces quatre femmes formidables, au service d’un vrai projet d’innovation sociale porteur de sens au regard de mon propre parcours.

Je suis mère d’un jeune homme âgé de 26 ans et fière de mon fils. Confrontée à sa maladie, j’ai été affectée, en tant que maman. Ce choc est venu impacter mon équilibre familial, social et professionnel. Mais grâce au soutien de mon entourage, je me suis laissée guider vers une association puis un programme de psychoéducation. Avec d’autres familles, nous nous sommes familiarisés avec ce statut d’aidant familial. Entre pairs, nous avons pu partager et libérer nos émotions trop longtemps contenues, comme la culpabilité, la honte, le désespoir. Au fil du temps, et grâce aux outils proposés, nos sentiments négatifs se sont dilués, et notre souffrance s’est atténuée.
Un changement s’est alors opéré dans nos vies d’aidants.
L’élan de ce réseau de soutien m’a remotivée, j’ai eu envie de redynamiser mes projets professionnels. Les interactions entre mon métier d’éducatrice, l’expérience de mère aidante et la psychoéducation m’ont amené à passer le Diplôme Universitaire de Pair aidant familial (PAF). Cette formation a légitimé mes compétences initiales et m’a permis d’approfondir mes connaissances. Et depuis juillet 2025, je suis paire-aidante familiale au sein de l’association Parentraide.
C’est parce que Je suis convaincue, par mon expérience, qu’il est possible pour une famille aidante de retrouver une vie satisfaisante, de voir son enfant évoluer vers un parcours d’émancipation, que je souhaite faire un petit bout de chemin avec elles.

Je m’appelle Anne-Sophie Lapert, j’ai 35 ans, et je suis maman de trois jeunes enfants de 7, 4 et 2 ans, tous porteurs de handicap différents.
Depuis plusieurs années, je suis plongée dans un parcours complexe, rythmé par les démarches administratives longues, les rendez-vous médicaux, les attentes, les doutes… Et sans écoute, un quotidien épuisant, souvent vécu dans l’isolement. C’est justement pour rompre cet isolement, pour soutenir d’autres parents, et surtout pour faire bouger les lignes d’un système trop lent et trop rigide, que j’ai eu envie de rejoindre l’équipe de Parentraide. Mon envie profonde : offrir ce que j’aurais aimé recevoir, créer du lien, et porter la voix des familles pour qu’aucun parent ne se sente seul face au handicap.

Je m’appelle Justine. Je suis maman de deux enfants atypiques. J’ai mis plusieurs années à comprendre que je n’étais pas seulement maman, femme, travailleuse mais aussi aidante. 
Au début de mon parcours j’ai eu une grande colère à gérer. La colère de l’injustice ; le handicap, le système de santé, la lenteur administrative etc… C’est malheureusement cette colère qui m’a poussé au burnout parental. Je me sentais très seule, pas parce que je n’étais pas entourée, mais parce que je ne me sentais pas comprise. J’aurais aimé à ce moment-là savoir qu’il existait des pairs aidant familiaux. J’ai réussi à dépasser ma colère et j’ai voulu en faire une force. Et c’est comme ça que je suis devenue une PAF (paire aidante familiale). 
Maintenant j’aimerais soutenir des parents pour que leurs parcours soient plus apaisés que le mien.

Je suis maman de trois enfants dont un en situation de handicap, j’ai dû tout mettre de côté pour pouvoir m’occuper pleinement de mon enfant.
Un quotidien épuisant avec toutes les démarches administratives, les rendez-vous médicaux, la scolarité et tous les aménagements nécessaires impactant l’équilibre familial et professionnel.
Et c’est dans ce lieu de soin, dans cette magnifique salle d’attente, qu’on s’est retrouvés entre parents à échanger, s’informer, se soutenir et s’entraider, puisqu’entre nous, parents, on se comprend…
Très ravie et honorée d’avoir fait partie de cette belle équipe depuis le début de la création de ce magnifique projet Parentraide en tant que maman, mais aussi, bien reconnaissante envers les personnes qui m’ont soutenu et m’ont fait confiance.
Je suis aujourd’hui paire-aidante au sein du tiers-lieu Parentraide, j’espère apporter tout ce que j’ai pu acquérir comme savoir en plus de mon expérience en tant que maman aidante.
Que l’aventure continue au service de nos supers parents…

Aller au contenu principal